Crucifix en salles d’audience

Crucifix en salles d’audience

Depuis des temps immémoriaux, les audiences du tribunal de grande instance de Colmar se tiennent sous le visage souffrant d’un Christ en croix. Cette particularité remonte à l’Ancien Régime : les séances du Conseil Souverain de Colmar (la haute cour de justice de l’époque) se tenaient déjà en présence d’un crucifix.

Après plus de 200 ans (voire plus, le crucifix datant apparemment du XVIIe siècle) de bons et loyaux services, cet été notre Jésus a soudainement été décroché et relégué derrière une armoire, puis dans un obscur couloir du tribunal.

Pourquoi tant d’ingratitude ? Eh bien, il semblerait que les tenants d’une laïcité pure et dure ne supportent plus ce particularisme local, Colmar devant coute que coute se conformer à la norme : Marianne et que Marianne, Jésus au placard !

Pourtant par le passé cette présence du Christ dans les prétoires avait déjà été discutée et au final un consensus avait été dégagé : Jésus et Marianne ne formaient pas un couple illégitime et avaient tous deux droit de cité en salle d’audience.

Pourquoi soudainement raviver ce vieux débat ? L’Alsace-Moselle est pourtant une terre où laïcité et religion font bon ménage au point que certains en « vieille France » en viennent à préconiser l’enseignement des religions à l’école publique comme en Alsace-Moselle.

Cette conception étroite voire extrémiste de la laïcité, au risque de remettre en cause un équilibre séculaire, n’annonce rien de bon. Le particularisme alsacien-mosellan gêne manifestement. A nous de le défendre avant que l’Alsace-Moselle ne se voit fondue dans un grand tout insipide.

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